Dans mon SUD OUEST

LA MALADIE BLEUE

Qu'on la déplore où qu'on l'encourage, la maladie bleue frappe toujours autant nos campagnes. On dit même par chez nous qu'on ne peut pas en guérir. Je veux naturellement parler de la chasse à la palombe. Elle débute le jour de la Saint Luc, les palombières promettent d'être en ébullition car c'est traditionnellement un moment de fort passage. Il faut savoir que les chasseurs invétérés sacrifient presque entièrement leurs vacances à ce loisir. S'il n'y avait que les vacances !!!

Ce matin j'ai eu droit à un très beau spectacle et je tiens à vous en faire profiter. Je chasse au numérique et j'ai le mérite d'en attraper sans me fatiguer.



Ce spectacle, j'y ai droit une à deux fois par an. Je ne m'en lasse pas. Je les vois arriver, se poser, se chercher une place sur le champ de maïs broyé, picorer. Celles qui passent au-dessus voyant les autres au sol savent qu'il n'y aucun danger et il en arrive de tous les côtés, c'est impressionnant. Vous comprendez maintenant pourquoi on parle de "Maladie Bleue" pour les chasseurs de palombes. Sur la dernière photo on voit bien ce bleuté, c'est simplement superbe.

Je vous parlerez de la chasse à la palombe dans les jours à venir

LA PALOMBIERE

Depuis des années, je vous parle de "Palombière". Certains d'entre vous, Lucie, Gus ont visité, mangé au moins une fois dans cette palombière.
Aujourd'hui, Jacouille et PP étaient à celle de Kiki et Papé. Une très belle journée, des palombes, et aussi un très bon repas.

Il est peut être temps que je vous explique le fonctionnement de cette chasse, cette tradition bien de chez nous et pourquoi les chasseurs attrapent la "maladie" appelée "Palombite". Ne cherchez pas dans le dictionnaire, vous ne trouverez pas ce mot, inventé par nous les femmes.
Nos maris passent une partie de l'année (en dehors de la chasse) à perfectionner, à aggrandir tunnels, habitacle. A la saison de la chasse commence début octobre jusqu'au 20 février, date de la fermeture de cette chasse.

C'est un lieu principalement réservé aux hommes surtout en période de chasse. Guy, Papé font un repas et invitent les femmes pour les remercier de notre patience car j'avoue qu'il en faut...

Les palombières au sol... dites de type landais

Le principe de cette chasse est immuable : il s'agit en manœuvrant des appeaux (appelants en langue française...) d'attirer les vols de passage pour les faire poser d'abord sur les arbres de la palombière, et ensuite de faire descendre au sol les oiseaux pour les capturer vivants au filet. Le but est donc d'imiter avec ces appeaux, qui sont des pigeons domestiques ou des palombes, des oiseaux en train de se poser, de se restaurer ou de se reposer dans le bois. On trouvera en général ces installations dans des bois à dominance de pins.

Ce type de palombière est traditionnellement rencontré dans les Landes, mais aussi en Gironde, dans le Gers et le Lot-et Garonne. Il n'y a que dans ces départements qu'il est autorisé d'installer des filets au sol. Dans les autres départements, et si la configuration du bois s'y prête, on pourra trouver des palombières au sol mais sans filets. Dans ce cas les chasseurs tirent simplement au fusil les palombes lorsqu'elles sont posées sur les arbres. Les palombières de Guy, Papé et de Jacques sont de type là.


Une pointe d'humour : ne croyez pas que le chasseur du milieu a suspendu ses coucougnettes !!! Dans l'ordre, je vous présente Papé, Jacouille et Denis, notre technicien des canards...

Les chasseurs sont donc cachés dans une cabane d'où ils manœuvrent des mécaniques. Cette cabane est au sol, d'une taille plus ou moins importante et très bien camouflée. La taille de cette cabane et des installations associées est très variable et peut aller d'une dizaine d'appeaux avec ou sans sol, à une cinquantaine d'appeaux, plusieurs sols et quelques kilomètres de couloirs camouflés qui permettent aux chasseurs de se déplacer dans la forêt sans être vus. Mais les meilleurs rendements ne correspondent pas toujours aux installations les plus importantes...

Le garage

Autrefois, on se rendait à la palombière en vélo ou à pied. Maintenant, il n'est pas rare de trouver des palombières équipées d'un garage 1 place, voire 2 places, pour camoufler le ou les véhicules.
Ce garage peut être construit soit à quelques centaines de mètres de la palombière, soit directement à côté de celle-ci, rendant l'accès encore plus pratique et rapide.

Ce garage est utilisé par les chasseurs eux-mêmes mais aussi par les visiteurs éventuels qui doivent bien sûr se conformer aux consignes traditionnellement utilisées pour annoncer leur approche. Le code traditionnel veut que l'on siffle pour demander "la permission" d'avancer. Si le chasseur répond, c'est qu'il n'y a pas de palombes posées et que le visiteur peut avancer et se joindre à la chasse. Certaines installations ont des petits panneaux "rouge-vert" actionnés à distance par le chasseur qui indiquent si le chemin est libre.

Le quartier général ou "oueytte" (vue en gascon)

C'est le poste de commandement, le centre vital et le poste de guet de la palombière.
C'est une cabane plus ou moins grande, surélevée par rapport aux autres constructions, plus ou moins confortable où sont regroupées toutes les commandes des appeaux.



Certaines palombières peuvent comporter des équipements allant des W.C à l'électricité, la télévision ou bien le téléphone et tout ce qu'il faut pour y dormir, mais dans la plupart des cas on y trouvera l'essentiel : une pièce centrale comprenant une cuisinière, une table et des bancs, un placard de rangement pour les ustensiles de cuisine et parfois un poêle à bois pour les rudes matinées d'Octobre.

C'est le centre nerveux d'où le chef de chasse surveille l'arrivée des vols et manœuvre les appeaux par l'intermédiaire des ficelles qui aboutissent toutes en ce point stratégique. Il peut aussi coordonner les actions d'autres chasseurs positionnés dans d'autres cabanes plus ou moins éloignées qui possèdent eux aussi parfois des commandes d'appeaux.